Les peintures de Christian Gravet ont d'abord été comme une sorte de danse légère, comme une fête sur la feuille blanche où le dessin s'est inscrit. Le dessin pour lui? Une vieille histoire, remontant aux marges de ses cahiers d'écolier, à ses blocs-notes près du téléphone. Jusqu'au jour où le dessin est devenu ce tracé sur la feuille, comme un fil de vie, faisant découvrir la notion du blanc laissé autour de lui. La couleur est venue un peu plus tard, le jour où un ami lui a offert une boite d'aquarelles. De cela, Christian Gravet a conservé l'habitude d'inscrire d'abord le graphisme, puis de poser l'inscription, toujours importante dans l'oeuvre, et enfin, de parer le trait d'une couleur suave et légère qui touche les sens des spectateurs. Dans ces dessins légèrement colorés, aussi légers que des notes de musique égrènées, l'essentiel existe déjà en noir et blanc; la couleur n'est là que pour séduire, secondaire. L'oeuvre semble d'abord l'apologie du blanc, de cette clarté, de cette évidence, de cet espace nécessaire, où le trait vient s'inscrire comme un trop-plein d'énergie. La bille fine a glissé, fluide, sur le papier, donnant l'illusion d'un trait à l'encre de Chine, courant comme une calligraphie, en hâte, pour dire cette nécessité d'être, de vivre, de laisser exploser la force d'une joie intérieure. Christian Gravet a commencé à peindre en 1996. Fasciné par les peintures de Lascaux, il a choisi d'être un peintre au sens primitif: faire de la peinture le moyen de s'échapper de l'enfermement de la caverne, comme de celui du monde moderne. Un moyen de transcrire un souhait d'évasion... |
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